(1) Ik wil het slot van deze grap niet verklappen, maar moet toch iets vertellen over de hoofdpersoon, Djha, om het verhaaltje te kunnen plaatsen. Allereerst moet ik kwijt dat je wat Djha hier doet, niet moet nadoen: de gevolgen kunnen desastreus zijn. Je moet er namelijk een grote imponerende man voor zijn zoals Hercules, wil het lukken. De grap valt dan ook in mijn indeling van Grappen van Vroeger in de categorie Fatsoen met als archetype Hercules. Het is niet verwonderlijk dat in het toneelstuk van Plautus “Amphitruo”, waarin Hercules wordt geboren, de mand een belangrijk symbolisch attribuut is. De “doos” is een vast symbool in deze categorie grappen. In het verhaaltje van vandaag zien we dat terugkomen in “een mooi gedecoreerd kistje” met daarin een muis. In feite is die doos, mand, kistje alweer een transformatie van het vat waarin Eurystheus (zie ook de Engelse Wikipedia) uit angst wegkruipt als Herakles (Hercules) in de buurt is. En later zien we dit kistje in het verhaal van Anderson opduiken als de hutkoffer waarin zich de minnaar heeft verstopt uit angst voor Grote Klaas. Grote Klaas heette dus niet alleen “groot”, omdat hij een grotere boerderij had dan Kleine Klaas, zoals Anderson het uitlegt. Maar Grote Klaas was ook echt net als Hercules een grote imponerende kerel. Helaas niet zo slim als Djha: het kan verkeren.
Aan het andere eind van de wereld, in Indonesië, zien we dezelfde truc als in deze grap (verhaal 7 van de Inleiding). Nu is het Djonaha die een schuldeiser wijs maakt dat hij over een blaasroer voor de jacht op vogels beschikt, waarmee de jachtbuit tegelijkertijd geschoten en overgebracht wordt naar de keuken voor bereiding. Djha en Djonaha komen in beide gevallen als de grote overwinnaar uit de bus. Natuurlijk is de uitleg sarcastisch bedoeld ten aanzien van al die schuldeisers of de belastinginners, die menen dat iemand met schulden als bij toverslag alles kan terugbetalen.
La femme de Djha plus rusée que le diable!, Nora Aceval, voorwoord Leïla Sebbar, tekeningen Sébastien Pignon, uitgever Al Manar (Alain Gorius), Parijs 2013, pag 75.
Durant cette nouvelle période de disette, Djha cogita beaucoup.Il lui fallait trouver un moyen de gagner un peu d′argent. Juste de quoi passer l′hiver, qui n′allait pas tarder à faire son apparition avec son manteau de tourments. Dans ces moments troubles, sa femme deumerait attentive à ses inspirations. Enfin, un matin, l′idée fusa et Djha sortit comme une flèche de la maison. Il revint aussitôt, tenant au creux de ses mains deux jolies souris grises. Sa femme, confiante, l′observait. Elle était curieuse de savoir de quelle manière il allait négocier ces deux rongeurs nuisibles pour gagner de quoi passer l′hiver. Elle le pressa de questions: mais il se contenta de lui donner quelques recommandations, sans explications precises.
“Tu comprendras mon astuce plus tard, ” lui dit-il. “Pour l′instant, utilise nos dernières économies et prépare un bon tagine au poulet et olives, pour des invités dont j′ignore encore l′identité.” Puis il lui tendit l′une des deux souris: “Tiens celle-ci, et garde-la dans un joli coffret. À ma demande, tu me l′apporteras de manière naturelle devant nos hôtes.” Mart-Djha avait l′esprit vif! Comme dit l′adage, “Un regard suffit pour le dégourdi!” Elle se mit vite à l′oeuvre et Djha, la deuxième souris dans la poche, s′élança en quête de quelque laron. Il arpentait les rues du village quand il aperçut trois commerçants oisifs qui jouaient aux dames en attendant le client, devant leurs boutiques mitoyennes. Djha se frotta les mains: “Trois c′est un chiffre de bon augure!”
Il les accosta, les salua et s′installa à leur côté. Les hommes repondirent par politesse à son salut et continuèrent leur partie, tout en l′ignorant. Djha, dont chacun se méfiait, patienta quelques instants avant de dire:
“Bientôt l′heure du repas, mes amis! Et si vous veniez manger chez moi? Je vous invite tous les trois!”
“Quoi?”
Les hommes ne pouvaient en aucun cas le croire, lui le plus fauché de tous. Craignant une farce, ils déclinèrent l′invitation:
“Non, merci à toi, Djha! Nous avons de copieux repas qui nous attendent chez nous.”
“Mais moi aussi je vous invite à vous régaler d′un copieux repas, avec de la viande,” insista Djha avec fierté.
“En aurais-tu les moyens?” demandèrent ironiquement les trois commerçants.
Djha, l′air très sérieux, sortit alors la souris de sa poche et lui murmura à l′oreille un ordre. Suffisamment haut pour que les hommes l′entendent.
“Souris magique! Cours vite à la maison et demande à ma femme de vite préparer un bon tagine aux poulet et aux olives pour des invités. Nous serons quatre.”
Une fois ces mots prononcés, il posa la souris à terre. La petite bête, heureuse de retrouver sa liberté, fila à toute vitesse. Les commerçants puffèrent de rire en pensant: “Une souris qui porte un message! On aura tout vu et entendu de cet idiot de Djha!”
“Vous avez tort de rire,” dit Djha, feignant de protester! Cette souris que j′ai acquise, je ne vous dirai pas comment est très intelligente et elle va faire ce que je viens de lui ordonner de faire! À vous de vérifier.”
Curieux, les commerçants acceptèrent l′invitation, certains de confondre Djha. En arrivant, un fumet embaumait la maison. Djha demanda tout haut:
“Femme, la souris t′a-t-elle bien transmis mon message? As-tu préparé un tagine au poulet et aux olives pour mes invités?”
“Oui,” répondit la malicieuse, “installez-vous, la table est déja dressé, j′arrive pour vous servir.” Lorsque les commerçants virent le tagine, ils n′en crurent pas leurs yeux. Après le repas, Djha héla sa femme:
“Hé! Apporte-moi la souris que je la remercie.”
Dans le coffret, les hommes aperçurent la souris, celle-là même que Djha avait envoyé porter le message! Ils se disputèrent pour l′acheter à Djha, qui refusa net:
“Comment voulez-vous que je vende un tel trésor? Vous êtes fous? Jamais je ne vendrai ma souris magique. Avec une telle souris je n′aurai plus de soucis jusqu′a la fin de mes jours.” Les enchères montèrent et les commerçants déployèrent tout leur talent pour convaincre Djha, qui s′obstinait. Sa femme, aux aguets, lui dit alors du font de sa cuisine:
“Un invité est sacré et Allah nous le recommande! Tu ne peux, mon cher mari, laisser partir nos hôtes sans accéder à leur veou. Ignores-tu les préceptes de l′hospitalité?”
“Tu as raison, femme! merci de me rappeler ainsi nos bons préceptes, “ dit Djha dans un soupir.
Il accepta de vendre sa souris à un prix exorbitant aux trois hommes qui s′associèrent pour le payer. Dès le lendemain, très fiers, les commerçants réunirent des admirateurs et les invitèrent à manger chez l′un d′eux. Devant l′assemblée médusée, ils ordonnèrent à la souris de porter un message avec le menu prescrit. Celle-ci, comme de bien entendu, disparut dans la nature.
À l′heure de repas les commerçants humiliés, munis de gourdins, se dirigèrent vers la maison de Djha en vociférant. Ils heurtèrent la porte.
“Sors, espèce de filou! Ta souris est un simple souris! Rends-nous notre argent.
“Comment,”fit Djha l′air étonné. “Lui avez-vous confié un message?”
“Oui, mais elle n′est jamais arrivée à la maison.”
“Attendez un peu! Avez-vous pensé à lui donner l′adresse?
“Non!”
“Alors ne vous étonnez pas qu′elle se soit égarée? C′est à vous qu′il faut vous en prendre. Et il se mit lamenter: “Ah! Je savais qu′il ne fallait pas me séparer de ma souris! Si seulement ma femme ne s′en était pas mêlée, ma petite souris magique serait à moi! Ah! Quel malheur de confier un trésor à des ignorants………
Les marchants s′en retournèrent penauds et Djha et sa femme passèrent un hiver à l′abri du besoin.